À propos d’un cas
Les traumatismes des dents temporaires sont fréquents ; ils représentent 30 à 40 % des traumatismes chez les enfants en bas âge [1]. Ils peuvent avoir un impact fonctionnel, esthétique et psychologique sur l’enfant [2]. Les dents le plus souvent exposées sont les incisives centrales maxillaires [3, 4].
Chez le jeune enfant, les déplacements sont plus fréquents que les fractures, d’une part à cause de la plasticité des structures parodontales (os, ligament alvéolo-dentaire), d’autre part du fait de structures radiculaires courtes.
L’intrusion fait partie des traumatismes les plus graves. Elle correspond au déplacement de la dent en direction apicale, provoquant un écrasement du paquet vasculo-nerveux et d’importantes lésions cémentaires et parodontales. Elle peut s’accompagner d’une fracture de l’os alvéolaire [1].
L’intrusion en denture temporaire peut affecter le germe de la dent successionnelle lorsque l’apex de la dent est déplacé en direction palatine [2, 5].
L’objectif de cet article est de détailler les aspects pratiques applicables en exercice courant lors de la prise en charge de l’intrusion des dents temporaires.
Cas clinique
Un enfant âgé d’un an est reçu au service de Pédodontie-Prévention du Centre de Consultation et de Traitements Dentaires de Rabat (CCTDR) après avoir subi un traumatisme au niveau de la région maxillaire antérieure 14 heures auparavant.
Les parents rapportent que l’enfant a été victime d’une chute à leur domicile en voulant se mettre debout et en s’appuyant sur une chaise.
L’interrogatoire révèle qu’il n’a pas perdu connaissance lors de la chute et qu’il ne souffre d’aucun souci de santé. Par ailleurs, le calendrier vaccinal est à jour.
L’examen clinique exo-buccal ne révèle aucune particularité.
L’examen dentaire montre que les couronnes de la 51 et de la 61 sont moins visibles qu’avant la chute ; les dents se sont enfoncées…