La question du choix de l’antibiotique chez la femme enceinte qui présente une infection est fréquemment posée, avec la difficulté de devoir traiter efficacement la mère sans nuire au bébé. Ainsi, une étude française menée en 2019 relève que 36 % des femmes enceintes ont eu une prescription d’antibiotique pendant leur grossesse [1]. Outre l’impact sur la santé de la mère, qui serait plus sensible à certaines bactéries du fait de son état physiologique de femme enceinte, la plupart des infections, qu’elles soient bactériennes, virales, fongiques ou parasitaires, ont également un impact sur l’issue de la grossesse (risque d’avortement, mort fœtale, retard de croissance, prématurité, etc.) et, par la transmission maternofœtale, sur l’enfant à naître (in utero ou en période néonatale) [2]. Ainsi, l’existence d’une grossesse en cours constitue habituellement un argument supplémentaire pour traiter l’infection.
Les risques potentiels des anti-infectieux pour l’enfant à naître sont globalement identiques à ceux des autres médicaments (malformation, fœtotoxicité, manifestations néonatales, etc.). Cependant, en raison de l’impact éventuel sur le microbiote fœtal, certaines études ont soulevé le risque potentiel de répercussion à long terme, telle que l’obésité, l’asthme ou l’atopie [3]. Tous ces éléments rendent compte de la complexité de la prescription des anti-infectieux pendant la grossesse, complexité à laquelle il faudra également ajouter la prise en considération des recommandations de prise en charge des infections et de l’antibiothérapie (sensibilité des souches, résistances, etc.) émanant des sociétés savantes et des autorités de santé [4].
Ainsi, si de nombreux anti-infectieux peuvent être prescrits sans problème pendant la grossesse, certains sont à éviter en l’absence de données, d’autres sont d’indication formelle face aux risques maternels potentiels et enfin…