Identifier une pulpite irréversible
Au cours de la formation en endodontie, qu’elle soit initiale ou postuniversaire, les signes cliniques de la pulpite irréversible sont en général cités de façon claire et simple : douleur spontanée, rémanente, c’est-à-dire persistant après l’arrêt du stimulus, exacerbée par le chaud et calmée par le froid (intéressant : certains diront que la pulpite est au contraire exacerbée par le froid, et que c’est la nécrose qui est exacerbée par le chaud… De quoi perdre son latin).
Après quelques mois, voire quelques années de pratique clinique, la pulpite irréversible est au final assez simple à identifier avec des signes pathognomoniques. Le patient qui tourne en rond dans la salle d’attente avec une petite bouteille d’eau qu’il vide à petites gorgées peut vous convaincre que la pulpite est calmée par le froid…
Après un examen clinique et une radiographie intrabuccale, l’identification de la dent causale est assez évidente. Cela peut être un peu plus compliqué dans de rares cas, quand il s’agit d’une inflammation irréversible sur une dent recouverte par une prothèse sur « dent vivante » (comment identifier alors la dent causale ?). Mais, en général, la présence d’une carie profonde ou d’une reprise de lésion sous une obturation existante permet d’identifier très vite « l’ennemi ». Il reste à la combattre…
La prise en charge
Le principe (et la difficulté) de l’urgence est qu’il faut agir vite, sans pouvoir suivre toutes les étapes listées par les tirets et puces des ouvrages académiques. Le patient est intégré en plus dans l’agenda de la journée, surchargé, et il souffre et veut être soulagé au plus vite. Un minimum de précautions d’usage est cependant requis, comme l’analyse précise du questionnaire médical et la quantification de l’automédication à laquelle il s’est livré, en partant toujours du principe qu’il minimise…