Faire la démarche de participer au concours désignant l’« Un des Meilleurs Ouvriers de France » a été une étape importante dans ma vie professionnelle. Depuis de nombreuses années, je suis émerveillée et admirative de toutes ces personnes qui portent leur profession vers l’excellence, quel que soit le domaine. Les cuisiniers sont le plus souvent mis en avant, mais il y a tellement de métiers, d’artisans dont on ne parle pas. Actuellement, Notre-Dame-de-Paris met en évidence et en lumière la passion qui anime tous les ouvriers et artisans qui œuvrent pour sa reconstruction, leur maîtrise des techniques et des gestes ancestraux et qui sont, en même temps, à la pointe de la technologie. Tout cela me captive et me donne envie à moi aussi, de me surpasser dans ma profession.
Préparer ce concours est ainsi devenu, au fil de ces années durant lesquelles j’avais la passion chevillée au corps, une évidence. C’était aussi rechercher de l’excellence, sortir de ma zone de confort, mais également prendre le risque de ne pas réussir. Je voulais me prouver que j’étais capable, avoir la reconnaissance de mes pairs, remercier mes parents pour les valeurs qu’ils m’ont inculquées et montrer à mes enfants que tout est possible si l’on s’en donne les moyens.
La remise de la médaille, le 20 juin 2023 dans ce lieu symbolique qu’est la Sorbonne, a été pour moi une immense fierté.
Voici mon parcours. À 14 ans, alors que je souhaitais m’orienter vers la restauration, j’ai eu l’opportunité de faire un stage de trois jours chez Thierry Dusseau, prothésiste dentaire à Saintes (Charente-Maritime). Nous étions au début des années 1990, le laboratoire réalisait tout le panel des prothèses dentaires existant à l’époque. Cela a été pour moi une révélation ! L’observation, mais surtout le fait de pouvoir essayer de réaliser une couronne métallique, était un réel plaisir. Le travail manuel, l’utilisation de divers…