Qu’est-ce qu’un raptus salivaire ?

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°7 - 15 février 2023 (page 25-27)
Information dentaire

Dans tous les traités de pathologie buccale, dans le chapitre des kystes salivaires, on trouve la description détaillée de deux types de kystes :

  • le pseudo-kyste salivaire, le plus fréquent de tous les kystes des tissus mous de la cavité buccale, qui résulte de l’extravasation de la salive dans les tissus mous, après rupture partielle ou totale d’un canal excréteur. Il se traduit par une tumeur hémisphérique, solitaire, indolore. Lorsqu’il est superficiel, il est translucide ou bleuté, lorsqu’il est plus profond, il est recouvert par une muqueuse d’aspect normal. Il siège principalement sur la lèvre inférieure, en face des canines, mais aussi sur le plancher buccal (ranula), sur la face ventrale de la langue, les joues, le palais et exceptionnellement sur la lèvre supérieure ;
  • le kyste salivaire rétentionnel, beaucoup plus rare, qui est consécutif à un obstacle empêchant l’évacuation de la salive. Il est limité par une paroi épithéliale constituée par la paroi du canal excréteur et/ou par la glande salivaire.

Le raptus salivaire correspond à une extravasation de salive qui dissocie le tissu conjonctif voisin du chorion et de la sous-muqueuse. Ensuite, le plus souvent, la salive se collecte progressivement, formant une cavité dont la paroi est constituée par du tissu conjonctif fibreux associée à une réaction inflammatoire. Exceptionnellement, pour des raisons inconnues, le raptus initial persiste et la salive n’a aucune tendance à se collecter.

CAS 1

Motif de la consultation

Patiente de 42 ans, qui a consulté pour la récidive d’un pseudo-kyste salivaire rétentionnel.

Histoire de la maladie

  • Deux mois auparavant, la patiente avait subi l’exérèse d’un pseudo-kyste salivaire rétentionnel, diagnostic confirmé par l’examen histopathologique de la pièce d’exérèse.

Interrogatoire

  • La patiente était atteinte d’une endométriose et présentait une hypothyroïdie traitée par Euthyrox® ; tabagisme modéré : 5 cigarettes/j.

Examen clinique

  • Sur la lèvre inférieure droite, on observait une tumeur hémisphérique, bien limitée, de 8 mm de diamètre, indolore. Le centre de la lésion était occupé par une large ulcération superficielle, plane, recouverte d’un enduit fibrino-leucocytaire ; les bords, surélevés et légèrement kératosiques, formaient un bourrelet périphérique, presque continu. Ce bourrelet, dans sa partie supérieure, présentait une expansion vers le haut, de 5 mm sur 3 mm de large, et cette expansion était recouverte de kératose. La lésion reposait sur une base indurée, peu marquée mais nettement présente. Le reste de la muqueuse buccale avait un aspect normal. La palpation n’a pas retrouvé d’adénopathie cervico-faciale. Selon la patiente, le praticien qui avait pratiqué l’exérèse de la lésion ne lui semblait pas, a posteriori, maîtriser parfaitement la chirurgie buccale, ce qui expliquerait l’aspect particulier de la lésion.

Examens paracliniques

  • à l’examen histopathologique, la pièce d’exérèse était revêtue d’un épithélium malpighien parakératinisé, aux crêtes épithéliales irrégulières, avec au centre une ulcération superficielle recouverte d’un enduit fibrino-leucocytaire. Il existait, au sein du chorion, un épanchement de salive mêlée avec quelques macrophages spumeux, des lymphocytes ainsi que de rares polynucléaires neutrophiles. L’épanchement était centré…

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