Responsable scientifique : Maud Guivarc’h
Intervenants : Thomas Chiarini, Martin Stalla
La pulpe est un tissu conjonctif complexe richement cellularisé et vascularisé. Ce tissu vasculaire non figé est remodelé du fait de l’apposition dentinaire au long de la vie, mais peut également subir un remodelage rapide dans les cas de processus pathologiques. Elle comporte un immense réseau neuronal composé de différentes fibres sensitives allant de la conduction de l’information nociceptives aiguë à la mécanoréception. La douleur ressentie lors d’un état inflammatoire pulpaire ne peut donc pas être corrélée à un seul élément.
Physiopathologie de la pulpe
L’avantage principal de la pulpe, qui est également sa plus grande faiblesse, se caractérise par le fait qu’elle se situe dans une cavité inextensible : cela l’éloigne du potentiel agent d’agression, mais provoque une nécrose rapide du fait de sa vascularisation terminale.
Dès les premiers stades d’infection bactérienne, des toxines bactériennes sont libérées et progressent vers la pulpe. La réponse immunitaire et le remaniement dentinaire sont rapides, mais, si rien n’est fait, le tissu dentaire est déminéralisé et la progression bactérienne atteint la dentine et augmente l’état inflammatoire de la pulpe, provoquant une augmentation de la pression intrapulpaire. Un emballement se produit à ce stade, les capillaires se retrouvent comprimés et sténosés (ischémie) et la nécrose pulpaire se propage. La réponse nerveuse, quant à elle, se manifeste par une allodynie (diminution du seuil d’activation) et une hyperalgie.
Le tableau clinique idéal de la pulpite irréversible (cité ci-dessous) ne reflète malheureusement pas toujours la réalité (fig. 1) :
- douleurs aiguës aux stimuli thermiques ;
- douleurs persistantes après l’application du stimulus thermique ;
- douleurs spontanées ;
- douleurs au décubitus ;
- analgésiques inefficaces.
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