Une réhabilitation implanto-portée a pour but de restaurer la fonction et l’esthétique sur le long terme [1]. Dans l’esprit des patients, cette troisième denture est définitive : ce sera celle avec laquelle ils finiront leur existence. Ils le perçoivent d’autant plus facilement que, lors du premier rendez-vous, des taux de survie élevés – classiquement supérieurs à 95 % – leur sont annoncés. Mais ces données ne rendent pas compte des conditions dans lesquelles l’implant est encore présent sur le site. À l’heure actuelle, l’un des prérequis pour pouvoir qualifier un implant de succès thérapeutique est la stabilité de l’os crestal à son plus haut niveau depuis l’implantation. Plusieurs années après la mise en fonction de l’implant, satisfaire ce critère représente un défi tant les facteurs susceptibles de le compromettre sont nombreux. Parmi ceux-ci, il est possible de citer [2] :
- une hygiène et maintenance insuffisantes ;
- des antécédents de parodontite ;
- le tabac ;
- le diabète ;
- une hauteur et une épaisseur insuffisantes des tissus kératinisés ;
- les fusées de ciment ;
- des facteurs génétiques ;
- certaines affections systémiques et leurs traitements ;
- les facteurs iatrogènes (protocole de pose de l’implant inadapté, position de l’implant, projet prothétique inadéquat) ;
- une surcharge occlusale ;
- les péri-implantites.
Dans ce dernier cas, une pathologie est à l’œuvre. La péri-implantite est une affection pathologique liée à la plaque touchant les tissus péri-implantaires ; elle est caractérisée par une inflammation de la muqueuse péri-implantaire et une perte osseuse péri-implantaire progressive [3].
D’un point de vue physiopathologique, la mucosite précède la péri-implantite et représente le stade initial de l’affection : l’inflammation est limitée aux tissus mous qui jouxtent l’implant : un saignement au sondage doux est présent, un érythème…