Le mode de ventilation physiologique est considéré comme étant nasal durant toute la vie. Le passage de l’air par l’étage nasal joue des rôles fonctionnels bien connus, entre autres dans l’olfaction, la défense de l’hôte, les échanges gazeux pulmonaires et la régulation de la température du cerveau. Au contraire, la ventilation buccale (VB) provoque d’importantes conséquences sur le développement de la santé physique et cognitive de l’enfant. Un enfant est considéré comme VB lorsque le flux respiratoire se fait soit partiellement, soit totalement, mais surtout habituellement par la bouche. La prévalence particulièrement élevée d’un mode de VB chez l’enfant appelle à un suivi pluridisciplinaire qu’il est impératif de mettre en place dès le plus jeune âge pour éviter d’entrer dans un cercle vicieux où causes et conséquences s’entretiennent. Le dentiste a un rôle incontournable à jouer dans le dépistage des enfants à risque. Celui-ci peut être facilement et rapidement mis en place dans la pratique clinique quotidienne.
Pourquoi et quand agir ?
Les conséquences notables d’une VB habituelle et chronique sur le développement de l’enfant justifient largement la nécessité de prévenir ou d’intercepter précocement la problématique (fig. 1).
Premièrement, le dentiste est directement concerné par les conséquences d’un flux d’air inspiratoire buccal puisqu’il assèche les muqueuses, modifie la composition salivaire et le microbiote oral, impactant la santé orale (risque accru de caries, de maladie parodontale et d’halitose) [1]. Un mode de VB induit également des changements en cascade sur l’ensemble des fonctions orofaciales (position de repos, déglutition et mastication) [2] reprises sous le terme de troubles myofonctionnels orofaciaux. Ces troubles entraînent des conséquences sur la morphologie cranio-faciale connues de longue date et de plus en plus appuyées par…