Le coût biologique et économique des défauts dans la prise en charge des lésions carieuses profondes est aujourd’hui établi. Il est très important pour les patients, comme pour la santé publique. De nombreux travaux visent à améliorer cette prise en charge, bien que certaines zones restent encore floues dans les connaissances biologiques, de la réponse du complexe pulpo-dentinaire à la progression bactérienne. Le fait de ne pas avoir de consensus dans la prise en charge des caries profondes ainsi que des pulpes exposées entraîne parfois une mauvaise gestion. Cela est à l’origine de réticences vis-à-vis de l’utilisation des traitements de préservation de la vitalité pulpaire. Toutefois, les données acquises jusqu’ici permettent de proposer au chirurgien-dentiste une stratégie diagnostique et thérapeutique applicable au quotidien. L’objectif de cet article est de donner des clés afin d’évaluer au mieux l’état de santé pulpaire et de mieux maîtriser les indications et le pronostic des thérapeutiques de préservation de la vitalité pulpaire.
Un peu d’histoire…
Les stratégies thérapeutiques contemporaines fondées sur la préservation tissulaire ont permis une nouvelle émergence des thérapeutiques de préservation de la vitalité pulpaire et, ainsi, de repousser les indications des traitements endodontiques dans le cas de lésions carieuses profondes [1].
En soi, l’idée de préserver la pulpe ne date pas d’aujourd’hui, mais elle a connu des hauts et des bas. D’ailleurs, il est intéressant de reconsidérer son évolution au cours de l’histoire. Des commentaires comme « la pulpe exposée est une pulpe condamnée », écrits dans les années 1920, résonnent d’une façon particulière aujourd’hui. Ces propos condamnant la pulpe sont contrecarrés dans les années 1940-50 par des études scientifiques robustes, cherchant à mettre en évidence des capacités de cicatrisation de la pulpe lésée. La conservation…