Lorsque le pronostic d’une dent est engagé et que l’avulsion de celle-ci est inévitable, il se produit une résorption alvéolaire post-extractionnelle. Ce phénomène est largement décrit dans la littérature. Pour pallier ce processus naturel, le praticien possède un large choix de techniques regroupées sous le nom de préservation de la crête alvéolaire (alveolar ridge preservation, ARP). Ces procédures s’inscrivent désormais dans l’arsenal thérapeutique du chirurgien-dentiste et ont pour objectif de maintenir la forme de la crête alvéolaire à l’aide de différents biomatériaux. Plusieurs critères de décision doivent être pris en compte pour orienter la stratégie pré- ou per implantaire.
Les traitements conservateurs atteignent parfois leurs limites et le praticien est contraint de procéder à l’avulsion de la dent causale. Lorsqu’une solution implantaire est envisagée, il semble judicieux d’anticiper le futur volume osseux disponible. Cette réflexion nécessite une connaissance de la biologie du remodelage osseux ainsi que des moyens disponibles afin de limiter au maximum la résorption alvéolaire. Ces thérapeutiques ont pour but d’obtenir un résultat implantaire satisfaisant sur le plan fonctionnel et esthétique.
La résorption alvéolaire : un phénomène physiologique connu et quantifiable
L’os alvéolaire est en perpétuel remaniement grâce à un processus physiologique à l’origine d’une alternance entre ostéolyse et ostéo- formation. Il existe un équilibre entre l’activité des ostéoclastes et celle des ostéoblastes, et par conséquent entre la quantité d’os formé dans chaque unité de remodelage et la quantité d’os précédemment résorbé. La masse squelettique reste constante ; on parle d’homéostasie du tissu osseux [1,2].
Un déséquilibre de ce phénomène amène une résorption osseuse. Elle peut être d’origine physiologique ou pathologique lorsqu’un ensemble de facteurs…