Préalable
Peut-on se prévaloir d’un enseignement des connaissances exclusivement fondées sur une expérience clinique personnelle ?
C’est le terme exclusivement qui impose une réponse négative. Pour autant, cela ne doit pas interdire de transmettre une expérience individuelle basée sur un savoir-faire.
Les disciplines cliniques qui font appel à l’observation, à l’habileté et à la réflexion possèdent les caractéristiques pour cet enseignement sans pour cela négliger les sciences fondées sur la preuve. La discipline de la prothèse amovible complète (PAC), particulièrement dépendante du praticien, du patient et de la technologie, offre cette particularité.
Ainsi après cinquante années d’exercice (et peut-être même avant), dans cette discipline, tout praticien devrait se sentir le devoir de transmettre, avec toute l’humilité qui s’impose, les résultats de son expérience dans le simple souci d’améliorer la qualité de vie des patients et celle de leurs praticiens. Ces descriptions s’exposent à controverse qui ne peut, et c’est bien légitime, qu’ajouter à la qualité du message.
Une alternative est exprimée dans le titre. Elle concerne l’indication et le choix d’un protocole clinique et prothétique destiné au passage à l’édentation totale. Elle sous-entend d’en préciser ses modalités d’application.
L’objectif reste bien entendu de soigner un malade et de lui offrir un système prothétique d’usage stable, fonctionnel et esthétique en accord avec ses attentes et espoirs. Mais aussi sans nuire à sa santé ni hypothéquer ses chances d’accéder à un traitement implantaire et à la qualité de vie qui l’accompagne [1,2].
De fait, l’implant a aujourd’hui bouleversé tous les paradigmes prothétiques existants. Ceux de la prothèse amovible complète (PAC) particulièrement, dont il réduit lentement les indications pour ne constituer le plus souvent qu’une étape intermédiaire…