Les traitements implantoprothétiques chez l’adolescent répondent à de nombreuses spécificités, qu’elles soient d’ordre physiologique, anatomique, psychologique ou phénotypique. La mise en place d’implants en cours de croissance correspond à des indications et des contextes bien précis, que nous allons décrire dans ce travail. Il s’agit systématiquement de patients présentant des tableaux cliniques variables d’agénésies dentaires multiples, isolées ou syndromiques.
L’adolescence est définie par l’OMS comme la période entre l’âge de 10 et 19 ans. De nombreuses caractéristiques propres à l’adolescent doivent être considérées dans le cadre de la prise en charge, qui ne peut se concevoir que globale, multidisciplinaire, intégrant des spécialités comme l’implantologie, la prothèse, la chirurgie maxillo-faciale, l’orthopédie dentofaciale ou la génétique médicale. Les principaux objectifs thérapeutiques sont de rétablir les fonctions et de préparer les arcades pour une réhabilitation implantoprothétique optimale en fin de croissance. La phase orthodontique revêt une importance toute particulière dans ces contextes d’oligodontie et consiste en un aménagement des espaces en vue des traitements prothétiques et implantaires. La temporisation au cours de la croissance est un challenge pour le clinicien, elle sera basée notamment sur des possibilités de traitement implantaire précoce.
Présentation des différentes formes clinico-moléculaires des oligodonties
Oligodonties isolées
Les oligodonties correspondent à une des indications majeures des traitements implantaires précoces. Elles sont caractérisées par une faible prévalence, de l’ordre de 0,01 %, beaucoup plus rares que les hypodonties (tableau clinique défini par un nombre d’agénésies entre 2 et 5) [1]. Les tableaux cliniques sont variables, on trouve des agénésies préférentielles des incisives permanentes et des prémolaires dans le cadre des…