La réhabilitation d’un édentement antérieur à l’aide d’une prothèse fixée sur implant représente toujours un défi en matière d’intégration esthétique. Cette difficulté est d’autant plus grande lorsque deux dents adjacentes sont manquantes car la présence de papilles naturelles est principalement liée à leur niveau d’attachement sur les dents en bordure de l’édentement. Afin de prévenir la résorption osseuse péri-implantaire et d’optimiser la présence d’une papille ou pseudopapille gingivale, une distance de 1,5 mm est recommandée entre un implant et une dent naturelle, et de 3 mm entre deux implants. Ajouté au diamètre des implants disponibles, l’espace laissé par deux dents manquantes est souvent insuffisant, en particulier à la mandibule, pour envisager la pose de deux implants. Parmi les alternatives thérapeutiques, celle d’un implant unique soutenant deux éléments solidaires, dont l’un en extension, apparaît comme une solution intéressante préservant les dents naturelles adjacentes ; mais avec quel niveau de risque et pour quel résultat ?
Les auteurs de cet article ont voulu répondre par une étude rétrospective conduite avec les données de 23 patients issus d’une cohorte initiale de 34 dont 16 ont finalement constitué le groupe test de patients réhabilités par deux couronnes solidaires dont une en extension, portées par un seul implant, et 7 le groupe témoin des patients réhabilités par deux couronnes unitaires sur deux implants adjacents. Tous les systèmes prothétiques étaient scellés et les contacts occlusaux réglés plus légers sur l’élément en extension. Les données rétrospectives considérées ont été celles recueillies lors d’examens cliniques et radiographiques de contrôle programmés entre 2 et 8 semaines après scellement des prothèses, puis à 1, 3 et 5 ans, et qui ont été consignées dans une base de données.
Les patients de cette cohorte ont été…