Un jeune patient âgé de 5 ans se présente en consultation d’odontologie pédiatrique avec, comme seul antécédent médical connu, la présence d’une cryptorchidie (défaut de migration testiculaire). Son père nous rapporte, qu’après avoir vécu plusieurs années à l’étranger, son fils vient d’arriver en France avec un état bucco-dentaire fortement délabré. Lors de cette première consultation, l’examen clinique révèle la présence de 20 dents temporaires à l’état de débris radiculaires et de nombreux foyers infectieux. Les avulsions doivent donc être envisagées rapidement. Cet enfant présente également des difficultés de verbalisation et de communication associées à une coopération limitée. Cette première séance, au-delà d’un simple recueil clinique, a pour objectif une prise en charge optimisée afin de créer les conditions d’une alliance thérapeutique entre tous les acteurs des soins à venir : le patient, son père et les praticiens. C’est une étape cruciale, durant laquelle praticien, enfant et entourage vont faire connaissance et pouvoir faire comprendre, tacitement ou verbalement, ce que chacun attend de l’autre. Lors de cette consultation, il est généralement important d’expliquer aux parents la prise en charge de leur enfant, tant du point de vue des soins que de la réhabilitation prothétique.
Les avulsions sont réalisées en plusieurs séances au fauteuil dentaire. Un délai d’un mois est respecté à la suite de cette phase chirurgicale, autorisant une cicatrisation optimale des tissus de soutien, mais également afin d’assurer un temps de repos « psychologique » à l’enfant après cette première phase de traitement. En l’absence de toutes les dents temporaires, l’indication d’une réhabilitation prothétique par prothèse amovible totale bimaxillaire est ensuite posée pour rétablir un contexte favorable à la réintégration des fonctions de phonation, mastication et déglutition…