Les facteurs influençant l’espace biologique sont nombreux (la position de l’implant et le type de matériaux par exemple). Parmi eux, la pollution de la surface des piliers peut impacter la cicatrisation des tissus péri-implantaires et être responsable d’une réaction inflammatoire [3-5].
Une enquête menée auprès de 85 universités a révélé que 25 % des centres n’appliquent aucune procédure de nettoyage des pièces transgingivales [6]. Les méthodes de nettoyage de ces pièces le plus souvent retrouvées dans la littérature utilisent la vapeur, le plasma d’argon ou des bains à ultrasons [7-12].
Les pièces prothétiques transgingivales conçues et fabriquées par ordinateur (CFAO) par les fabricants d’implants sont livrées non désinfectées et non stériles. On retrouve ainsi à leur surface de très nombreux polluants. L’optimalisation de la biocompatibilité des pièces transgingivales pourrait être améliorée par leur dépollution.
À ce jour, il n’existe pas de protocole établi pour la dépollution.
L’objectif de notre étude est de mettre au point un protocole de dépollution (et non de stérilisation) sur des piliers implantaires simple, rapide et non coûteux.
Matériels et méthodes
Protocole de nettoyage
Dans cette étude, nous avons comparé deux protocoles de nettoyage sur 27 piliers, 9 n’ont pas été nettoyés et 18 l’ont été. Neuf piliers ont subi un nettoyage aux ultrasons et 9 ont été nettoyés à la chlorhexidine avant d’être analysés.
Le protocole aux ultrasons est le suivant (fig. 2) :
- décontamination mécanique de la partie transgingivale du pilier par le passage d’une compresse stérile imbibée de RBS T 105 ;
- placement du pilier successivement dans trois bains à ultrasons pendant 2 minutes/bain à température ambiante (fig. 2) : RBS T 105, eau stérile, éthanol 70°.
Le RBS est un détergent liquide soluble dans l’eau…