Dans les descriptions classiques, le bridge collé est composé d’un intermédiaire et de deux ailettes métalliques qui sont collées sur les faces linguales des deux dents bordant l’édentement (travaux de l’école Maryland). Or une analyse de la littérature internationale montre qu’il est possible, voire meilleur pour certains auteurs, de coller une seule ailette sur un seul pilier solidaire de l’intermédiaire de bridge [1] : il s’agit dans ce cas d’un bridge collé en cantilever.
Le changement de paradigme conceptuel va encore plus loin avec les propositions et travaux du Pr Mathias Kern, de l’université de Kiel [2], qui permettent d’utiliser avec « sécurité » la zircone pour la réalisation de ces constructions en « porte-à-faux ».
Les principaux avantages des cantilevers sont bien connus aujourd’hui et leur longévité attestée par de nombreuses publications [4-6]. Les taux de survie restent très élevés à 15 ans (95,4 %) [7].
Il y a quatorze ans [3], avec Jean-Pierre Attal, nous nous sommes intéressés à cette géométrie étonnante du cantilever en prenant en charge un certain nombre de nos patients éligibles à cette conception.
Au travers du cas clinique présenté dans cet article, nous allons porter notre attention sur le suivi clinique de 9 années d’un bridge collé cantilever antérieur en disilicate de lithium.
Nous nous proposons, entre autres, d’illustrer un avantage non négligeable de cette construction, rarement mis en évidence habituellement. Ce dernier concerne la possibilité de reprendre un temps orthodontique, dans la situation clinique présentée, 7 ans après le collage de la restauration.
Présentation de la situation (fig. 1 et 2)
La situation proposée est celle d’une patiente âgée de 14 ans en 2012 qui présente, à la suite d’un trauma, une fracture de l’incisive centrale ayant nécessité son extraction. Un traitement d’orthodontie a été mené avec une dent du commerce…