Finalement, que signifie avoir les dents blanches ?
« Docteur, je viens vous voir pour avoir les dents blanches ! », voici une phrase que tous les praticiens sont amenés à entendre plusieurs fois par jour au cours de leurs consultations. Pour autant, cette demande simple en apparence cache une question complexe : finalement, qu’est-ce que ça signifie, avoir les dents blanches ? En effet, la quantification de la « blancheur des dents » et ce, de manière objective, est une problématique épineuse.
La perception de la blancheur d’une dent se définit par bien plus que sa quantité de luminosité car sa chromaticité y contribue, elle aussi. Plus une dent est lumineuse, plus elle nous apparaît blanche. Mais pour deux dents à luminosité égale, celle qui est plus jaune fournira une perception de blancheur plus réduite. La sémantique est souvent elle-même source de confusion. Le terme « blancheur » et celui de « jaunâtre » (degré de jaune) sont des termes perceptuels et bien distincts des termes « blanchiment » et « jaunissement » qui font référence à des processus physiques (tels que l’éclaircissement dentaire et le vieillissement physiologique des dents). On s’attendrait à ce que la blancheur perçue augmente, lorsque le jaunissement perçu diminue. Cependant, le niveau de jaune contenu dans une dent n’est pas un antonyme parfait du degré de blancheur perçue (en particulier dans le contexte de l’espace colorimétrique des dents). Pour autant, ces deux concepts sont extrêmement proches. Plusieurs études ont ainsi suggéré des indices de degré de jaune, Yellowness Index, capables de refléter notre perception de ce qu’est une échelle de blancheur pour les dents [1]. Il s’agit cependant d’une construction conceptuelle moins universellement acceptée que les formulations des « indices de blancheur », les Whiteness Index.
La perception du degré de blancheur peut varier d’un individu à l’autre…