Le traitement des cancers de la sphère oro-faciale implique parfois des chirurgies particulièrement mutilantes. Les pertes de substance maxillaire ou mandibulaire exigent une réalisation prothétique particulière ; celle-ci se révèle très bénéfique pour la qualité de vie, au niveau de la phonation, de l’alimentation comme de l’esthétique. La prise en charge du patient nécessite une approche multidisciplinaire, dans laquelle le chirurgien-dentiste trouve sa place à toutes les étapes du traitement.
Cet article expose le cas d’un patient ayant subi une maxillectomie à la suite d’un carcinome adénoïde kystique étendu au sinus maxillaire droit, depuis la phase de chirurgie jusqu’à la prothèse maxillo-faciale d’usage.
Il s’agit ici de montrer que, bien que respectant une méthodologie conventionnelle, la prothèse maxillo-faciale, méconnue de beaucoup de praticiens, est une discipline à part entière ; elle s’avère sujette, plus que toute autre, aux compromis, notamment dans des cas de lésions tumorales à potentiel récidivant.
Le carcinomeadénoïde kystique
Loin derrière le carcinome épidermoïde, qui représente 90 % des cas de cancers de la sphère oro-faciale, le carcinome adénoïde kystique est une tumeur glandulaire maligne rare responsable d’environ 1 % des cancers de la tête et du cou [1]. Il représente 5 à 10 % des tumeurs des glandes salivaires, et se retrouve principalement au niveau de la glande parotide et des glandes salivaires accessoires, notamment au palais, autant chez l’homme que chez la femme [2-4].
L’âge moyen de dépistage se situe autour de 50 ans, et aucun facteur de risque n’a été identifié. Le carcinome adénoïde kystique se caractérise par une très fréquente invasion péri-neurale pouvant occasionner paresthésies et paralysies faciales, ainsi qu’une forte tendance à la récidive et aux métastases tardives à distance, notamment pulmonaires.
Du fait de sa faible incidence…