En 2020, l’International Association for the Study of Pain (IASP) a reformulé la définition de la douleur. Celle-ci est désormais décrite comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou ressemblant à une telle lésion » [1]. Cette nouvelle définition, accompagnée de plusieurs notes des auteurs, insiste sur le fait que la douleur est subjective, il s’agit d’une émotion et pas seulement d’une sensation. Elle est par ailleurs liée à un contexte, donc influencée à des degrés divers par de nombreux facteurs notamment biologiques, psychologiques, sociaux et culturels [2, 3].
En France, l’article L 1110-5 (modifié par la loi n°2005-370 du 22 avril 2005, art. 1 et 2 – JORF 23 avril 2005) de la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé (dite loi « Kouchner », loi 2002-303 du 4 mars 2002) du Code de santé publique énonce que « toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. Les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu’à la mort ».
Comprendre et définir la douleur
Manifestations de la douleur
Douleur et nociception sont des phénomènes différents : la nociception est le processus sensoriel à l’origine du message de douleur au système nerveux, en réponse à un stimulus nociceptif [4]. La douleur est donc une sensation nécessaire car protectrice de l’organisme, elle signe une lésion, un danger, c’est un signal d’alarme, donc un moyen de survie. Mais elle n’est pas proportionnelle à la gravité de la lésion, toutes les lésions ne sont pas synonymes de douleur et une même lésion peut être ressentie différemment selon les personnes.
La douleur fait intervenir quatre composantes, la figure 1 met…