L’omnipraticien doit être à même d’intercepter des canines maxillaires incluses et d’orienter précocement le patient vers des praticiens spécialisés. La gestion de ces dents implique une bonne coopération des différents intervenants.
Les canines maxillaires incluses sont régulièrement rencontrées en pratique quotidienne : environ 1,7 % de la population générale est affectée [1]. Ce sont les dents les plus fréquemment incluses après les 3e molaires [2]. Les inclusions palatines sont deux fois plus fréquentes que les vestibulaires [3]. Les complications les plus fréquentes sont les résorptions externes des racines des incisives adjacentes, retrouvées dans 50 % des cas [4]. Dotées d’une longue racine, solidement ancrées dans l’os alvéolaire et positionnées aux angles de l’arcade maxillaire, elles sont considérées comme des dents stratégiques [5]. L’objectif de leur prise en charge est de les positionner correctement sur l’arcade, en reconstituant un parodonte sain, une occlusion fonctionnelle, et en améliorant l’esthétique [6].
Le traitement des canines incluses constitue un véritable défi clinique. Il requiert une approche pluridisciplinaire impliquant une étroite collaboration entre le chirurgien-dentiste traitant, l’orthodontiste et le chirurgien oral. Pour aider les praticiens à relever ce défi, des recommandations internationales de bonne pratique ont été émises en Angleterre [7], aux États-Unis [8] et en France [6]. Elles ont pour objectif de clarifier le diagnostic et la prise en charge des différents intervenants et de favoriser une décision thérapeutique pluridisciplinaire, précoce et adaptée.
Démarche diagnostique
Le diagnostic positif d’une canine incluse résulte de la confrontation des données cliniques et radiologiques. Les facteurs qui doivent faire suspecter l’inclusion d’une canine maxillaire sont au nombre de 4 : la persistance de la canine temporaire au-delà de la date normale…