L’incisive latérale riziforme ou conoïde est une anomalie de forme fréquente présente chez environ 2 % de la population [1]. Cette microdontie peut être uni ou bilatérale, faisant partie ou non d’un syndrome génétique. Les tissus dentaires sont de faibles épaisseurs et la proximité pulpaire peut être facilement atteinte préconisant les restaurations minimalement invasives et adhésives. Elle est souvent associée à un biotype fin difficile à gérer esthétiquement, a fortiori lorsque la maturation parodontale n’est pas atteinte. Cette dernière étant liée à la croissance il convient d’attendre au moins son inflexion vers 20 ans, voire 30 ans comme le conseillent certains auteurs, avant d’entreprendre une restauration « définitive » [2]. Cependant, ces anomalies de forme peuvent avoir un réel impact sur le développement de l’image corporelle et de l’estime de soi et à ce titre doivent être considérées et prises en charge [3].
Le gradient thérapeutique doit alors guider le praticien vers la solution restaurative la plus adaptée. Face à des anomalies touchant la taille, la forme ou la structure de la dent, si les restaurations par couronnes ou facettes céramiques peuvent être envisagées, la restauration composite, en technique directe ou indirecte, reste l’alternative de choix chez le patient jeune. Le matériau peut être (re)travaillé facilement dans le temps et engendre pas ou peu de perte tissulaire. La restauration composite s’envisage également lorsqu’il est question de reconstituer la dent de façon temporaire « de longue durée », par exemple avant d’entreprendre un traitement d’orthodontie ou encore pour des questions budgétaires. Elle n’en demeure pas moins un acte techniquement difficile à réaliser en technique directe conventionnelle, demandant une connaissance poussée de l’anatomie dentaire voire de l’histo-anatomie dentaire et de sa reproduction, surtout si la controlatérale est…