Une approche scientifique et psychosociale
Une fois le diagnostic posé, le plan de traitement devra intégrer les meilleures preuves scientifiques disponibles, les possibilités techniques du praticien et les souhaits personnels du patient [1] (fig. 1).
Ce concept de médecine fondée sur la preuve a fait l’objet de nombreux débats et reste assez mal compris. Les données issues de la littérature (lorsqu’elles sont disponibles) sont les bases nécessaires mais non suffisantes pour prendre la bonne décision thérapeutique pour un patient donné. Les préférences personnelles de ce dernier (conception du corps et de la santé, contexte psychosocial, possibilités financières…) ainsi que les possibilités du praticien ont tout autant d’importance [2]. Le plan de traitement est donc un processus complexe nécessitant de confronter des informations diagnostiques, les souhaits et possibilités du patient et l’ensemble des options de traitement disponibles [3]. C’est la confrontation de ces trois éléments qui permet au patient, de comprendre sa situation bucco-dentaire, de connaître les possibilités de traitement (avantages, inconvénients, risques, coûts) et de formuler son consentement éclairé.
Cette approche dite socio-dentaire vise à l’amélioration et le maintien de la santé orale selon des paramètres individuels liés au patient, plutôt que sur des critères conditionnés par une vision normative du praticien [4]. Ainsi, l’abstention thérapeutique doit être considérée comme une option valable et le profil psychosocial du patient pèsera dans la prise de décision (anxiété, paramètres comportementaux…).
La littérature propose une multitude de modèles tels que des arbres décisionnels [5, 6], mais la majorité d’entre eux, outre leur complexité, peinent à intégrer une approche globale plus large et transdisciplinaire.
Une analyse en 10 points [7] permet de définir une approche méthodologique…