La nécessité de délivrer rapidement un traitement anticancéreux lorsque le diagnostic de cancer est posé occasionne fréquemment des aménagements voire des modifications dans la prise en charge odontologique « idéale » des patients [1, 2]. À tout moment de la prise en charge oncologique, le chirurgien-dentiste peut être amené à réaliser des actes ou des prescriptions médicamenteuses qui doivent rester en parfaite cohérence avec le projet thérapeutique.
Avant le début des traitements oncologiques
Les protocoles de prise en charge sont très codifiés en oncologie et le calendrier thérapeutique est relativement strict (schémas 1, 2, 3). Un travail concerté avec les équipes oncologiques est recommandé pour une prise en charge cohérente et optimale du patient. Quelles que soient les thérapeutiques oncologiques (chirurgie, chimiothérapie, thérapie ciblée, immunothérapie ou radiothérapie cervico-faciale), un bilan dento-parodontal et un assainissement bucco-dentaire préalables sont indispensables pour prévenir ou limiter les complications à court, moyen ou long termes [3, 4]. Ce bilan initial s’appuie sur un examen clinique et radiologique (orthopantomogramme, radiographies rétro-alvéolaires). L’imagerie tridimensionnelle (CBCT, scanner) n’est pas préconisée en systématique mais peut être utile pour évaluer la topographie de lésions péri-radiculaires d’origine endodontique notamment [5-7]. Les actes invasifs nécessaires sont réalisés sans précaution spécifique. Seul un délai de cicatrisation minimum de 3 semaines avant le début du traitement doit être observé pour permettre une fermeture muqueuse du site opéré, notamment en cas de radiothérapie ou chimiothérapie [8]. Lorsqu’un traitement par antirésorbeurs osseux ou anti-angiogéniques est envisagé, un délai de cicatrisation de 4 à 8 semaines avant introduction du médicament [9, 10] est à respecter. La consultation pour bilan doit être l’occasion…