La prise en charge bucco-dentaire du jeune patient amène souvent, en plus de l’acte thérapeutique, à rédiger une prescription. La spécificité de la pharmacocinétique pédiatrique ne permet pas l’utilisation systématique de produits destinés à l’adulte en diminuant les doses, car l’immaturité de certaines fonctions influe sur la posologie et les modes d’administration.
À ce jour, en pédiatrie, peu de spécialités ont obtenu une AMM. Les prescriptions hors AMM soulèvent par conséquent un problème médico-légal pour le prescripteur en l’exposant à un risque juridique et probablement à moyen terme, au non-remboursement pour le patient. L’intérêt thérapeutique de notre prescription doit pouvoir être justifiée à la lumière des données récentes de la science [1, 2].
Une évaluation récente montre que les prescriptions pédiatriques hors AMM restent fréquentes en France, mais sans augmentation des effets indésirables [3]. Selon une autre étude, l’incidence des effets indésirables des médicaments prescrits est comprise entre 0,7 % et 2,7 %. Hors AMM, elle augmente de 30 % [4].
Particularités de l’enfant
L’immaturité de certaines fonctions de l’enfant fait que la vitesse, l’importance de l’absorption du médicament, de sa diffusion, de sa métabolisation et de son élimination diffèrent par rapport à l’adulte. Dès un an et jusqu’à 10 ans, l’activité des cytochromes, comme le cytochrome P450, responsable de la métabolisation, est majorée. Ainsi les demi-vies des médicaments sont réduites, nécessitant une augmentation des doses. D’autre part, certains effets indésirables sont spécifiques aux enfants. Citons le ralentissement de la croissance par les corticoïdes pris au long terme.
Choix de la forme galénique
À quelques exceptions près, la voie per os est privilégiée en odontologie pédiatrique. Pour la voie rectale, la résorption est aléatoire et empêche de connaître la dose de médicament…