Situation clinique
Une patiente de 59 ans est reçue en urgence pour le décollement d’une facette en zircone sur sa 22. Une volumineuse lésion carieuse est constatée, ce qui explique le décollement et contre-indique le recollage comme solution pérenne.
Traitement d’urgence
Après débridement de la carie, la facette est recollée provisoirement avec un ciment résineux contenant la molécule MDP.
Proposition de traitement
Il est proposé à la patiente de retraiter l’ensemble du bloc antérieur maxillaire car les facettes ne sont pas satisfaisantes d’un point de vue esthétique et biologique. Celle-ci refuse la proposition et demande de ne restaurer que la 22.
Réflexion thérapeutique
La dent n’est pas symptomatique, la radiographie ne montre pas de lésion apicale et la réponse au test électrique est positive. Le traitement endodontique n’est donc pas indiqué. Pour autant, quelles sont les options envisageables pour restaurer cette 22 fortement délabrée en conservant la vitalité pulpaire ?
L’option d’une restauration adhésive en céramique (facette) est contre-indiquée par l’absence d’émail (présence uniquement d’un bandeau palatin). Dans cette situation, un collage de qualité, stable au long terme, ne peut s’envisager sur un substrat exclusivement dentinaire.
L’option d’une rétention mécanique par friction d’une couronne périphérique est donc sélectionnée. Cepen-
dant, la réalisation d’une limite de préparation horizontale (congé ou épaulement) conduirait à l’élimination de tissus dentaires supplémentaires, notamment du peu de dentine péri-cervicale résiduelle. Il n’y aurait donc plus d’effet de cerclage (« ferrule ») de la dentine par la couronne. Or, la présence de cet effet de « ferrule » constitue l’un des points stratégiques dans le pronostic de survie d’une dent porteuse de couronne [1].
Pour préserver, voire récupérer ce cerclage, il est décidé de…