L’information est plus que jamais présente dans nos vies, de nos téléphones à nos ordinateurs en passant par la télévision. Elle circule chaque jour plus vite, avec la difficulté de pouvoir vérifier sa qualité et son authenticité. Dans le secteur médical, la recherche des meilleures informations scientifiques alimente une médecine « basée sur la preuve », aussi appelée Evidence-Based Medicine. L’odontologie n’échappe pas à cette évolution du rapport à la science, puisqu’il existe aussi une odontologie basée sur la preuve, l’Evidence Based Dentistry (EBD) [1].
Les échanges d’informations entre les individus restent cependant un phénomène complexe que la science continue d’étudier. En 2018, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) publie une étude sur 126 000 histoires retweetées par 3 millions de personnes qui prouve que les fausses informations, couramment appelées fakes-news, se diffusent plus largement et plus vite que les informations exactes [2, 3]. Les disciplines médicales pourraient sembler à l’abri de ce phénomène, mais il n’en est rien. Nous devons chaque jour traiter plus de nouvelles informations alors que nous sommes déjà sursollicités [4, 5]. Notre cerveau pourrait donc avoir besoin d’aide dans les années à venir pour ingurgiter toutes ces nouvelles preuves si nous souhaitons pouvoir le laisser se concentrer sur la meilleure approche possible à proposer aux patients.
Le numérique pourrait-il nous aider ? Probablement. Le numérique et l’intelligence artificielle (IA) regroupent justement de nombreuses disciplines et technologies dont l’objectif est d’aider à comprendre et reproduire certaines tâches réalisées quotidiennement par notre cerveau. Le sujet de cet article apparaît donc légitime : comment le numé- rique et l’IA pourront-ils nous aider à intégrer ces nouvelles preuves dans notre pratique clinique quotidienne ?