Sur l’émail
Les composites possèdent-ils des propriétés d’adhésion intrinsèque sur l’émail ?
Le composite polymérisé sur l’émail propre et sec, sans mordançage, se détache très facilement. Dans ces conditions, les valeurs d’adhérence du composite sur de l’émail sont proches de 0 MPa.
Cette absence d’adhésion peut s’expliquer par les deux phénomènes suivants :
– il n’existe quasiment aucun relief sur une surface amélaire, et s’il en existe (fêlure, microgéographie, périkematies, lésions iatrogènes de surface, etc.), il est insuffisant pour créer une liaison micromécanique (fig. 1) ;
– les résines composites ne possèdent pas de groupements fonctionnels susceptibles de créer des liaisons chimiques avec la surface de l’émail.
Aucune composante de l’adhésion n’est donc présente dans cette situation, ni la composante mécanique, ni la composante chimique.
Les composites ne possèdent donc aucune propriété d’adhésion intrinsèque sur l’émail.
Le composite colle-t-il à l’émail mordancé, sans adhésif ?
Le composite polymérisé sur l’émail mordancé, rincé et séché, ne se détache pas de l’émail.
Ce phénomène s’explique par une caractéristique remarquable de l’émail : la cinétique de dissolution différentielle de l’émail prismatique. Cela signifie que l’émail prismatique ne se dissout pas de manière homogène. Il existe des zones avec des prismes d’émail qui se dissolvent plus rapidement que d’autres. La résultante après rinçage correspond à un aspect extraordinairement rugueux, à différentes échelles, micrométrique et inframicrométrique (fig. 2 et 3).
Cette augmentation très importante crée un triple effet :
– augmentation de l’énergie de surface, et donc un meilleur étalement du fluide ;
– une pression capillaire…