Parce qu’il leur donne du sens et réduit la distance entre la théorie (la « science » des biomatériaux) et la pratique clinique. L’étudiant donne alors de la valeur à cet apprentissage et « s’en sert ». En langage savant, on dit qu’il réinvestit et mobilise ses savoirs lorsqu’il en a besoin.
Parce qu’il est une condition de l’investissement de l’étudiant et de la continuité de cet investissement.
Parce qu’enfin, il permet une économie de mémoire. Le lien créé par le transfert et qui donne du sens à l’apprentissage libère aussi un espace cognitif.
Qu’est-ce que le transfert ?
Le transfert se fait dans l’action : résoudre un problème, accomplir une tâche. Ce n’est pas l’application simple d’une connaissance.
Un exemple concret : connaître la règle de l’accord du participe passé avec le verbe avoir (connaissance, savoir) permet d’écrire correctement : « les roses que j’avais cueillies ». Ce n’est pas un transfert, juste une application.
En revanche, utiliser cette règle dans la rédaction d’une lettre d’amour ou de rupture, ou plus prosaïquement dans le compte rendu d’un examen adressé à un confrère, c’est transférer.
Le transfert implique l’adaptation d’un apprentissage dans un contexte nouveau, peu habituel. Cela nécessite la mobilisation d’habiletés métacognitives1.
Le transfert conditionne la capacité d’adaptation et le développement professionnel.
La connaissance des mécanismes d’action des systèmes adhésifs est transférable dans de nombreuses questions cliniques pour lesquelles ce transfert est nécessaire pour leurs résolutions, de même la connaissance du comportement d’un élastomère sous contraintes. Bien d’autres exemples peuvent être cités.
Mais est-ce que savoir interpréter le diagramme d’équilibre des alliages Pb Sn est si évidemment transférable ? Bien sûr pour un spécialiste de métallurgie, mais pour un chirurgien-dentiste ?
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