En France, entre mai 2015 et juin 2021, 210 nourrissons sont décédés chaque année de mort inattendue du nourrisson [6]
La mort soudaine inattendue du nourrisson (MIN) ou sudden unexpected death in infancy (SUDI) est définie comme « le décès subit d’un enfant âgé de 1 mois à 1 an jusqu’alors bien portant, alors que rien dans ses antécédents connus ni dans l’histoire des faits ne pouvait le laisser prévoir » [1]. Il s’agit donc d’une circonstance de décès, et non d’une étiologie de ce décès. La mort survient presque toujours lorsque le nourrisson dort ou est supposé dormir.
Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) ou sudden infant death syndrome (SIDS) est un sous-ensemble de la mort soudaine inattendue du nourrisson. Son diagnostic est posé par exclusion, après un bilan post-mortem complet (anamnèse, examen clinique, examen de la scène du décès, imagerie, examens anatomopathologiques, autopsie), lorsque aucune étiologie n’a pu être identifiée (environ 50 % des cas) [2].
L’autre sous-ensemble de la mort soudaine inattendue du nourrisson correspond aux cas où le décès peut être attribué à une cause identifiée : asphyxie, strangulation, infection, cause génétique, trouble cardiaque ou métabolique, traumatisme, accident, etc.
En 2007, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un protocole de conduite à tenir en cas de mort inattendue de nourrisson [3] qui élargit l’âge de prise en charge de ces décès à 24 mois, afin que tous les cas soient examinés dans un centre hospitalier compétent et que des statistiques de mortalité fiables soient disponibles.
La mort inattendue du nourrisson est l’une des principales causes de décès entre 1 mois et 1 an dans les pays à revenus élevés [4]. Quatre-vingt-dix pour cent des cas de MIN surviennent avant que le nourrisson n’atteigne l’âge de 6 mois [5]. La MIN atteint un pic entre 1 et 4 mois et elle est peu fréquente après l’âge de 8…