La digue : une barrière au virus
La transmission du SARS-CoV-2 d’un individu à l’autre peut se faire de manière directe ou indirecte. La transmission directe est liée à la projection de microgouttelettes de l’un vers l’autre lors de la parole, de la toux ou d’éternuements. La transmission indirecte s’effectue par inhalation de ces microgouttelettes déjà dispersées en aérosol dans l’air, ou par contact manu-porté d’une surface contaminée vers les muqueuses buccales, nasales ou oculaires. Dès l’instant où le patient ouvre la bouche, l’aérosol émanant potentiellement de ses voies oropharyngées peut se disperser dans l’air. À cela s’ajoute l’aérosol produit par les sprays d’instrumentation rotative lorsqu’ils entrent en contact avec le milieu buccal (fig. 1). Ces sprays intenses et puissants se chargent alors de pathogènes et contaminent l’air ambiant et les surfaces.
En 1969, Micik et coll montraient déjà que les aérosols créent des éclaboussures qui ont un comportement balistique et se projettent sur une distance de 0,5 à 2 mètres. Aujourd’hui, la taille, la vitesse ou encore la trajectoire des gouttelettes ont été plus finement étudiées et confirment ces dispersions dans l’air et sur les surfaces, très à distance du site opératoire. La microflore oropharyngée ainsi dispersée augmente le risque de contamination croisée, d’autant que certains pathogènes peuvent rester viables jusqu’à plusieurs jours sur les surfaces.
Les rinçages préopératoires par bain de bouche à grand volume et les solutions contenues dans les sprays contribuent à réduire la charge virale des aérosols mais ne suppriment pas complètement le risque de contamination.
Dans ce contexte, la digue, telle un masque occultant la sphère oropharyngée du patient (fig. 2), isole les muqueuses buccales d’un contact avec les sprays et les instruments. C’est un moyen simple, rapide et accessible de réduire significativement…