En parcourant la littérature, notre curseur s’est arrêté sur une revue systématique de 2016 du sérieux Journal of Dental Research [1] ne recensant que 33 études sur le sujet. Il en ressort que les individus déclarant se brosser les dents peu fréquemment ne sont que légèrement plus exposés à l’incidence carieuse et à l’apparition de nouvelles lésions, comparés à ceux déclarant les brosser fréquemment. Par ailleurs, cet effet bénéfique serait plus marqué en denture temporaire, mais serait indépendant de la teneur en fluorures du dentifrice utilisé. Certes, le biais majeur de cette revue est qu’un individu avec une fréquence de brossage importante présente une plus grande motivation à la santé, un statut socio-économique plus élevé et une alimentation plus saine, diminuant forcément le risque carieux. Mais comment expliquer l’indépendance de la présence de fluorures ? Les doses de ces études n’étaient-elles pas suffisamment élevées ?
En ce sens, l’European Academy of Paediatric Dentistry (EAPD) a émis en 2019 de nouvelles recommandations [2] en révisant à la hausse la concentration en fluorures des dentifrices chez les enfants de 2 à 6 ans, la faisant passer de 500 à 1 000 pm (jusqu’à possiblement 1 500 pm dans certaines situations). Cette mesure est-elle vraiment une stratégie prioritaire dans la prise en charge globale de la maladie carieuse ?
Pour répondre à cette question quelque peu dissidente de prime abord, armés de bon sens et littérature à l’appui, nous exposerons dans une première partie dans quelle mesure les fluorures seraient bénéfiques puis, dans une seconde, nous nous recentrerons sur la vraie cause de la maladie carieuse.
Les effets bénéfiques des fluorures dans la prévention de la maladie carieuse et leurs autres effets potentiels
Études in vivo
Si l’on scrute les chiffres issus de la revue Cochrane de 2019 [3] compilant les études cliniques analysant les effets de la…