La plagiocéphalie positionnelle (PP) est une déformation crânienne positionnelle (DCP) asymétrique, comportant un méplat occipito-pariétal unilatéral, et dans certaines formes :
- une avancée de l’oreille (donc de l’os temporal) homolatérale au méplat ;
- une avancée de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) homolatérale ;
- une avancée du frontal homolatéral ;
- une avancée de la face (de l’os maxillaire et zygomatique) homolatérale [1, 2] (fig. 1-3).
Épidémiologie de la PP dans la population
La PP est considérée comme le témoin d’un problème de mobilité de l’enfant qui, associé au couchage dorsal, favorise l’aplatissement de l’arrière du crâne. La PP a considérablement augmenté depuis les recommandations de couchage sur le dos dans les années 1990 en prévention de la mort inattendue du nourrisson (MIN) et depuis le développement de matériel de puériculture inadapté ou mal utilisé limitant la motricité libre et spontanée du nourrisson [2, 3].
La dernière étude française montre que la PP concerne 40 % des nourrissons en France [4], et cette prévalence est similaire dans de nombreux pays comme le Canada, les États-Unis, L’Italie ou la Chine [5-8]. Son évolution tend vers une amélioration spontanée avec le temps, mais elle persiste dans les formes modérées à sévères, puisque 10 à 20 % des enfants de 5 à 18 ans présentent encore une PP [4, 6] (fig. 4).
Face à cette épidémiologie significative et aux potentielles répercussions, notamment orthodontiques, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié des recommandations de prévention de la PP en 2020 [2]. Il s’agit donc bien d’un problème de santé publique, auquel les orthodontistes peuvent être confrontés.
Répercussions de la PP sur l’occlusion
Plusieurs auteurs s’accordent sur de potentielles répercussions de la PP sur l’articulé dentaire [9-17].