Physiopathologie de l’infection endodontique par le microbiote buccal
La nécrose pulpaire peut être un préalable à la colonisation bactérienne endodontique ou, au contraire, sa conséquence. Dans les deux cas, pour qu’elle puisse avoir lieu, les bactéries ont besoin d’entretenir un contact étroit avec les tubuli dentinaires qui peuvent être exposés de multiples façons :
- une lésion carieuse ;
- un traumatisme ;
- une fêlure ;
- une usure ;
- une obturation non étanche ;
- un acte iatrogène ;
- une migration bactérienne depuis une poche parodontale par des canaux accessoires.
Toutes les espèces bactériennes ne pourront néanmoins pas s’y développer. En effet, on retrouve une centaine d’espèces bactériennes différentes dans la flore buccale, mais seulement une quarantaine d’entre elles sont décelables dans l’espace endodontique dans le cadre d’une Lésion Inflammatoire Péri-Radiculaire d’Origine Endodontique (LIPOE). Il y a donc une pression de sélection qui se met en place tout au long de leur migration vers l’endodonte. Cette sélection va se faire selon les facteurs suivants :
- physico-chimiques : tels que le pH, l’humidité, la température et la teneur en oxygène de l’endodonte. L’endodonte a une concentration réduite en oxygène, ce qui favorise le développement des bactéries anaérobies ;
- nutritionnels : ils peuvent être dérivés des débris de pulpe nécrotique, provenir de la cavité buccale, du contenu des tubuli dentinaires ou des fluides provenant du tissu péri-apical ;
- l’état bucco-dentaire de l’hôte (état des muqueuses, qualité de la salive…) ;
- les interactions entre les bactéries : négatives avec une compétition bactérienne (certaines générant des biocides pour venir à bout des autres), mais aussi positives, par coagréggation entre certaines bactéries montrant un phénomène d’entraide, de symbiose.
Les bactéries ayant réussi à coloniser l’endodonte…