Pascale Corne a réalisé une thèse d’université sur les mécanismes d’usures au sein des connexions implantaires co-dirigée par Jean Geringer, qui est un grand spécialiste international du « fretting-corrosion », en particulier au sein des dispositifs médicaux.
Les dispositifs médicaux sont tous sensibles aux phénomènes d’usure au cours du temps. Parmi les différents mécanismes d’usure possibles, l’usure mécanique par frottement est l’un des plus fréquemment rencontrés.
Qu’est-ce qu’un phénomène d’usure par frottement ?
L’usure est un phénomène irréversible qui correspond à la détérioration d’un objet/corps en fonction des sollicitations mécaniques, de l’environnement et du temps. Ainsi le frottement de deux objets entraîne l’usure de l’un, voire des deux objets, la plupart du temps. Cette notion d’usure par frottement est dénommée la tribologie. Elle a la particularité, en médecine tout comme en odontologie de faire également appel à des notions complémentaires de corrosion, du fait de la présence d’un environnement liquidien au contact de tout matériau métallique.
La tribocorrosion [1] est ainsi une discipline particulièrement pertinente en recherche biomédicale pour comprendre les endommagements et les mécanismes d’usure de tout dispositif mis en place dans le corps humain. Dans cette discipline, i.e. la tribocorrosion, on distingue toutefois les endommagements par frottement de grande amplitude (échelle du centimètre) responsables d’usures macroscopiques faisant appel aux notions de tribologie classique des endommagements de faibles amplitudes (échelle du micron) aussi dénommés fretting-corrosion [1-5], responsables d’usures plus complexes à mettre en évidence mais aux conséquences biologiques plus délétères (rejets de greffe, phénomènes inflammatoires…).
Le point clé est que l’amplitude est inférieure à la largeur de contact entre les deux matériaux.