La littérature relative à la prise en charge de la perte précoce de dents temporaires est généralement abordée en considérant le maintien de l’espace, pour optimiser la dentition permanente et l’occlusion [4] ; mais c’est faire abstraction des autres conséquences citées en introduction. Cette approche est probablement l’une des raisons pour lesquelles il n’y a pas de consensus sur les indications et les types d’appareils à préconiser en fonction des différentes situations cliniques, du patient lui-même et des parents. Cet article se propose de faire le point pour optimiser le choix thérapeutique au regard de différents éléments de décision.
Conséquences de la perte précoce non compensée des IT
Perte d’espace
La revue narrative de Holan et Needleman souligne le manque de preuve scientifique associée à la perte d’espace consécutive à l’absence des IT, sachant que la distance intercanine est généralement fixée une fois les canines temporaires en occlusion [1]. Cependant, le déplacement des incisives adjacentes à l’édentement antérieur reste une préoccupation importante [5], car elle peut engendrer la rétention des germes sous-jacents ou leur éruption ectopique [1]. Non seulement la perte des IT mandibulaires est moins fréquente que celle des maxillaires, mais elle n’a également pas les mêmes conséquences : la perte d’espace serait plus importante au maxillaire qu’à la mandibule, et cela d’autant plus s’il y a encombrement, absence de diastème physiologique, ou perte précoce des incisives [1, 4, 6].
Malocclusions
En conséquence d’une perte précoce des IT maxillaires et de la diminution de la distance intercanine consécutive à celle-ci, il peut y avoir une latérodéviation de la mandibule, en recherche de contacts pour trouver un calage, d’où une occlusion inversée postérieure [1, 7]. Quel que soit l’âge en denture temporaire, la perte de plusieurs IT maxillaires favorise l’interposition…