Pemphigus vulgaire : où est la bulle ?

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°16 - 19 avril 2023 (page 31-33)
Information dentaire
Le pemphigus vulgaire (PV) appartient au groupe des maladies bulleuses auto-immunes intra-épithéliales qui comprend également le p. végétant, le p. érythémateux, le p. foliacé, les p. induits et le p. paranéoplasique ; le PV en est le principal représentant.

Le pemphigus vulgaire (PV) appartient au groupe des maladies bulleuses auto-immunes intra-épithéliales qui comprend également le p. végétant, le p. érythémateux, le p. foliacé, les p. induits et le p. paranéoplasique ; le PV en est le principal représentant. Ces maladies auto-immunes se traduisent par la perte de la cohésion des kératinocytes (acantholyse), ce qui entraîne la formation de bulles dans l’épaisseur de l’épithélium. Les bulles, de taille variable, sont plates et peu tendues, parfois latentes ou favorisées par le signe de Nikolski*. Les premières lésions sont souvent buccales, avant d’atteindre secondairement la peau et les autres muqueuses. Toutefois, elles peuvent rester longtemps, voire toujours, localisées à la muqueuse buccale. Dans la cavité buccale, il est exceptionnel d’observer une bulle. On observe des érosions post-bulleuses caractéristiques dont l’aspect varie en fonction de la durée d’évolution. Au début, ce sont des plages érythémateuses avec un pourtour légèrement opalin. Puis les érosions post-bulleuses ont tendance à se recouvrir d’un dépôt fibrineux à bords nets, sans signe inflammatoire d’accompagnement.

Généralement, le diagnostic clinique des lésions buccales est aisé. On ne pratique plus le cyto-diagnostic à la recherche des cellules de Tzanck. La biopsie en bordure d’une lésion récente montre la présence de fentes acantholytiques suprabasales, aux extrémités pointues. La biopsie doit être suffisamment étendue en tissu sain afin de prélever un fragment de muqueuse saine pour réaliser une immunofluorescence directe. Elle montre une fluorescence des cadres cellulaires du corps muqueux avec le sérum anti-IgG, révélant la présence d’un auto-anticorps anti-substance intercellulaire. L’antigène principal du PV muqueux est la desmogléine 3.

* Le signe de Nikolsky est un signe permettant de mettre en évidence le décollement de la peau saine…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Nodules linguaux : uniques ou multiples ?

CAS 1 Motif de la consultation Enfant de 9 ans consultant pour avis diagnostique et thérapeutique sur des lésions papulo-nodulaires...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions labiales atypiques

Cas 1 Motif de la consultation Patient de 35 ans, qui a été adressé par son médecin généraliste pour une...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés L’algie gingivale est bien un signe d’alerte à ne pas négliger !

Anamnèse Une patiente de 71 ans est adressée par son médecin généraliste pour une inflammation gingivale diffuse symptomatique. L’entretien médical...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Métastases gingivales : l’examen anatomopathologique est déterminant !

CAS 1 Motif de la consultation Étudiante de 21 ans, venue consulter pour l’apparition d’une lésion de la gencive mandibulaire...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions palatines atypiques

CAS 1 Motif de la consultation Patient de 90 ans adressé par son chirurgien-dentiste traitant pour une lésion palatine d’apparition...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés À propos de douleurs linguales atypiques

Rubrique coordonnée par Guy Princ 1. Au vu de l’anamnèse et de l’examen clinique, quel(s) diagnostic(s) vous semble(nt) le(s) plus probable(s)...