Ainsi, les chirurgiens cherchent à contrôler la douleur postopératoire inhérente à leurs soins, car elle signe leur notoriété professionnelle, fonde la réputation de leurs thérapeutiques et participe ainsi à l’anxiété de leurs patients.
Elle est un sujet d’intérêt majeur des patients qui l’abordent systématiquement en consultation : « Docteur, est-ce que cela va faire mal » ?
Si les enjeux sont d’améliorer l’accès et les succès des traitements implantaires, comme l’acceptation et le confort des patients, une ordonnance antalgique adaptée serait une vraie perspective de progrès.
L’objet de l’article est d’adapter les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) en chirurgie buccale (2005) aux spécificités de l’implantologie orale et ainsi proposer les ordonnances postopératoires ajustées à notre compréhension actuelle de l’algie en implantologie.
Définition
Selon une définition de l’International Association for the Study of Pain (IASP) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la douleur est « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ». La douleur est donc une expérience individuelle, multifactorielle et multidimensionnelle impliquant une prise en charge globale et pas seulement pharmacologique.
En implantologie orale, la douleur postopératoire est majoritairement immédiate, aiguë et nociceptive.
Elle peut plus rarement générer des neuropathies retardées (atteinte d’un tronc nerveux : nerf alvéolaire inférieur, anesthésie loco-régionale à l’épine de Spix, forage préimplantaire interférant avec le canal mandibulaire, décollement périosté à proximité du foramen mentonnier, incision périostées). Selon la HAS [1], pour la chirurgie buccale, les neuropathies postchirurgicales sont de 10 à 13 % en phase postopératoire immédiate. Il s’agit le plus souvent…