Lors des traitements envisagés pour le passage à l’édentement complet notamment, que ce soit par prothèse amovible ou par prothèse fixée (implanto-portée), il est fréquent d’être confronté à une vestibulo-version plus ou moins importante des dents restantes avec un déplacement du point inter-incisif (P2I) vers le haut et vers l’avant, qui nécessite un repositionnement correct dans les 3 plans de l’espace sans possibilité de réaliser un essai.
En effet, cette situation est particulièrement délicate à gérer, car elle ne permet pas de visualiser le résultat (malgré le développement des techniques de prévisualisation virtuelle) avant la mise en place de la prothèse (contrairement à d’autres qui le permettent grâce à l’usage de maquettes à essayer en bouche – mock-up) [4, 5].
Dans ce cas, il est généralement conseillé de s’aider d’une clé en silicone solidarisée à la base d’occlusion sur laquelle est transféré le P2I envisagé par le praticien. Mais il faut bien avouer que cela reste assez empirique et totalement dépendant du sens clinique du praticien [6, 7, 8].
Aussi pour contribuer à son positionnement dans le plan horizontal, il est possible de s’aider des règles de la prothèse amovible complète conventionnelle.
En effet, lors de l’élaboration de la maquette d’occlusion (ou plutôt de transfert) maxillaire, il est préconisé d’orienter la partie antérieure du bourrelet avec une inclinaison de 10 à 15 degrés par rapport à la verticale [9, 10].
Sans que cela soit clairement énoncé, cela revient à ce que, de cette façon, la partie vestibulaire du bourrelet se projette (en vue horizontale) au niveau du fond du vestibule.
La modification de la partie antérieure de la clé en silicone, pour la rendre homothétique au fond du vestibule, concrétise cette règle et permet le marquage du nouveau P2I en position plus basse (la vestibulo-version a entraîné un déplacement vers l’avant, mais…