Maladies susceptibles d’être aggravées par l’augmentation de l’inflammation systémique induite par la parodontite (© France Lambert).
La parodontite est une maladie inflammatoire, chronique et multifactorielle, caractérisée par la présence de bactéries Gram négatives (incluses dans la plaque dentaire) induisant une réaction inflammatoire locale et une réponse immunitaire de l’hôte. Les bactéries sont organisées en biofilm à l’intérieur duquel elles communiquent entre elles (quorum sensing) et échangent des facteurs de croissance, de virulence, de résistance. Dès lors, les techniques d’hygiène orale mécaniques sont nécessaires à la désorganisation du biofilm et à son élimination.
Dans le cas contraire, la mastication notamment provoque la dissémination des pathogènes et/ou de leurs sous-produits (SP’s) depuis la poche parodontale vers la circulation sanguine, par laquelle ils peuvent induire une inflammation systémique, voire atteindre un organe. Le fait que les bactéries parodontales puissent induire des infections métastatiques à distance dans un site non oral est appelé « théorie de l’infection focale » par l’atteinte d’un lieu spécifique appelé locus minor resistentiae (lieu de moindre résistance) (LMR). L’augmentation de l’inflammation systémique et/ou locale au sein du LMR peut perturber et aggraver des maladies ou conditions existantes comme les maladies cardiovasculaires (MCV) [1-4], le diabète [5-9], la grossesse [10-12] et les maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde [2-20], le lupus érythémateux [13-17], les pathologies respiratoires [18-24] ou les maladies cognitives [25-28].
À l’inverse, toutes les conditions systémiques impliquant des altérations du système immunitaire, telles les maladies génétiques, les maladies auto-immunes et les maladies inflammatoires, les diabètes, peuvent quant à elle participer au déséquilibre entre l’hôte et les parodontopathogènes…