La proximité de la cavité buccale avec le naso-, l’oro-pharynx et les voies respiratoires basses facilite le passage des bactéries et virus depuis la bouche jusqu’au parenchyme pulmonaire [1] (fig. 1). Le microbiome oral contient plus de 20 milliards de micro-organismes, dont certains permettent de réduire ou d’augmenter la colonisation d’autres espèces exogènes, telles que Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Staphyloccocus aureus [1-3]. Les dernières décennies ont mis en lumière les liens potentiels entre la parodontite et les maladies respiratoires. En effet, d’une part, les bactéries parodontales (gram négatives et anaérobies) peuvent contaminer les voies aériennes basses, participer à l’inflammation du parenchyme pulmonaire et induire des maladies respiratoires, telles que les pneumonies, la bronchopneumonie chronique obstructive (BPCO) et l’asthme, d’autre part, il a été démontré que l’amélioration de l’hygiène orale et le suivi chez les professionnels de la santé bucco-dentaire réduisent significativement la progression ou la genèse de maladies respiratoires [4, 5].
Les différents mécanismes proposés [6, 7] pour expliquer la relation entre la parodontite et les maladies respiratoires sont :
- l’aspiration oropharyngée de parodontopathogènes depuis la cavité orale jusqu’au poumon profond ;
- l’inhalation d’aérosols infectieux ;
- la dissémination hématogène ;
- la colonisation de la plaque dentaire par des pathogènes respiratoires ;
- l’altération de l’épithélium respiratoire par les cytokines induites par la présence des bactéries parodontales.
Maladies respiratoires concernées
La pneumonie
La pneumonie est une infection du parenchyme pulmonaire pouvant être causée par différents agents dont les bactéries, les mycoplasmes, les champignons, les parasites et des virus.
Cette maladie est classifiée en deux types distincts selon le…