La prothèse amovible (partielle ou complète) est trop souvent considérée comme une solution de secours en cas d’échec de la prothèse fixée. Que ce soit sur dents naturelles ou implants, le bridge est l’idéal que tous les praticiens semblent chercher à atteindre.
Mais le recours à une solution amovible peut aussi relever d’un vrai choix thérapeutique, car plus adapté au patient ou à la situation clinique.
Le bridge nécessite, entre autres, une hygiène orale optimale pour être pérenne. L’absence de celle-ci orientera vers des solutions plus simples à entretenir : des solutions amovibles. L’âge du patient est aussi un facteur à prendre en compte, qui influence sa dextérité manuelle ou sa compréhension des techniques d’hygiène orale, car celles-ci diminuent souvent au cours du vieillissement (arthrose digitale (fig. 1)). L’essor de la CFAO dans les laboratoires de prothèse et la multiplication des matériaux dentaires (et de leurs moyens de mises en œuvre) permettent aussi de s’adapter à de nombreuses situations cliniques (par exemple en présence d’axes implantaires divergents).
La population des édentés complets
L’âge des patients
La population vieillissant, l’avancée en âge se traduit malheureusement souvent par la perte des organes dentaires. La santé orale des personnes âgées, appareillées ou non, est souvent dégradée, et le besoin en soins bucco-dentaires est très important chez nos aînés (fig. 2, 3).
Les projections démographiques indiquent que l’édentement sera encore une réalité dans les années à venir ; la Haute Autorité de Santé (HAS) [1] estime même à 30 % le nombre d’édentés complet d’ici à 2030 pour la tranche d’âge 65-75 ans. En 2035, en France, environ 21 millions de personnes auront plus de 60 ans. En 2017, pour la tranche d’âge 65-74 ans, on dénombrait 14 % d’édentés bimaxillaires et 16 % d’édentés…