Nous déplaçons des dents quotidiennement, développons les mâchoires, créons de beaux sourires. Mais nous interrogeons-nous suffisamment sur la finalité de tout ceci ?
L’occlusion sert avant tout à mastiquer. Pourtant, nous n’analysons jamais la mastication de nos patients à la fin de nos traitements. Au mieux, nous leur faisons effectuer quelques excursions mandibulaires excentriques non physiologiques…
Ces diductions et grincements ne représentent qu’une toute petite partie de l’enveloppe fonctionnelle des mouvements mandibulaires.
De plus, ces mouvements sont totalement à l’opposé de ceux que l’on effectue lors de la mastication.
Nous passons ainsi quotidiennement à côté de nombreux contacts et guidages (en excès ou en défaut) qui peuvent créer une instabilité, un inconfort ou même déséquilibrer l’appareil neuromusculaire malgré un traitement d’orthodontie bien conduit et fini en classe I avec une denture complète.
Analyse fonctionnelle
Les fonctions de l’appareil manducateur
La déglutition
Chez l’enfant, la déglutition a un rôle morphogénétique majeur transversal, antéro-postérieur et vertical pendant sa croissance.
Chez l’adulte, le positionnement correct de la langue lors de la déglutition détermine une relation maxillo-mandibulaire physiologique, stable, en équilibre neuromusculaire répétitif et non guidée.
En occlusion fonctionnelle, nous préférons utiliser cette position de déglutition qui se confond avec l’OIM que nous jugeons bien plus physiologique que la relation centrée (RC).
La mastication
Depuis longtemps déjà, notre profession a compris le rôle morphogénétique de la mastication au cours de la croissance [1-3]. Les forces occlusales vont modeler des zones de fortes résistances au niveau osseux (poutres zygomatiques au niveau de la première molaire maxillaire et pilier canin). Ces forces agissent comme une matrice fonctionnelle de croissance responsable de l’adaptation…