CPEA Rubrique du Cercle Parisien d’Endodontologie Appliquée dirigée par Pierre Machtou et Dominique Martin
La désinfection intra-canalaire au cours du traitement endodontique est essentiellement assurée par l’irrigation. La complexité anatomique du système canalaire limite la surface dentinaire concernée par l’instrumentation. La solution d’irrigation permet de nettoyer ces zones inaccessibles (isthme, canaux latéraux, etc). Potentialiser son efficacité apparaît donc évident pour maximiser les chances de succès du traitement.
Objectifs et solutions d’irrigation
Les objectifs sont de deux types : mécaniques et biologiques.
Objectifs mécaniques (phase instrumentale) : pendant l’exploration initiale et la mise en forme, l’irrigation entre le passage de chaque instrument facilite la progression des instruments et met les débris en suspension. Cela permet de prévenir tout risque d’obstruction canalaire et réduit le risque de fracture instrumentale.
Objectifs biologiques (phase d’irrigation finale) : cette phase assure essentiellement la décontamination du système endodontique. Une fois le canal préparé, le protocole de rinçage final permet de désinfecter le système endodontique, de dissoudre les résidus organiques et d’éliminer la boue dentinaire formée pendant la phase instrumentale.
On distingue deux types de solutions d’irrigation canalaires: chélatantes et désinfectantes. Malgré la diversité des solutions proposées, l’hypochlorite de sodium (NaOCl) et l’acide éthylène diamine tétra acétique (EDTA) restent les plus utilisés en France.
Hypochlorite de sodium: ses actions désinfectantes et solvantes des débris organiques en font une solution de choix pour l’irrigation [4]. Son efficacité est dépendante de plusieurs paramètres :
– les actions solvantes et antibactériennes augmentent avec la concentration. La concentration minimale utilisable est de 1,5 %. En deçà, la solution perd sa fonction solvante. D’un autre côté, la toxicité tissulaire augmente avec la concentration de la solution qui ne doit pas dépasser…