La réduction de la charge bactérienne à des niveaux compatibles avec la cicatrisation des tissus péri-radiculaires est l’objectif principal du traitement endodontique des dents infectées [1]. Du fait de l’extrême complexité de l’anatomie canalaire, le nettoyage et la désinfection de son contenu sont une tâche difficile et peu prédictible [2]. Les procédures chimio-mécaniques classiques permettent, dans le meilleur des cas, de nettoyer les zones accessibles à l’instrumentation, mais restent aléatoires dans les zones non instrumentées comme les isthmes ou les canaux latéraux [3]. C’est pourquoi, depuis de nombreuses années, l’utilisation de l’hydroxyde de calcium, pour une obturation canalaire transitoire sur une période de quelques semaines, a été proposée afin d’améliorer le nettoyage et la désinfection du système endodontique [4].
Cependant, l’efficacité antibactérienne de l’hydroxyde de calcium a également été remise en question, de nombreuses souches bactériennes survivant à son contact et pouvant même proliférer [5, 6].
Une approche actuelle consiste à désinfecter et à obturer hermétiquement le système endodontique en une seule séance, afin de réduire le risque de percolation bactérienne secondaire qui constitue une flore résistante accrue aux moyens de désinfection [7]. Ce concept a été rendu possible grâce aux évolutions technologiques tant des instruments de mise en forme que des techniques de nettoyage.
Ainsi, l’analyse des résultats de cinq revues systématiques – Sathorn et coll. [8], Su et coll. [9], Wong et coll. [10], Zhang et coll. [11], Manfredi et coll. [12] – comparant le taux de guérison, a révélé l’absence de différence significative entre le traitement en une seule séance et deux séances avec la mise en place d’une médication intracanalaire à base de l’hydroxyde de calcium.
Le but du présent article est de proposer un protocole pour traiter les dents infectées…