Contexte
En 2008, l’American Association of Endodontists (AAE) publie une classification des fractures longitudinales dentaires appelée « cracked teeth » et en propose cinq types [1] :
- fêlure (craze line) ;
- fracture cuspidienne (fractured cusp) ;
- dent fissurée (cracked tooth) ;
- dent fendue (split tooth) ;
- fracture verticale de la racine (vertical root fracture).
Les craze lines sont décrites comme étant limitées à l’émail. Cependant, une réserve est à émettre car il n’est pas toujours possible de déterminer si une fêlure est strictement confinée à l’émail ou si elle dépasse la jonction amélo-dentinaire [2]. La plupart d’entre elles sont des défauts verticaux. Elles se trouvent principalement sur les surfaces vestibulaires des dents antérieures, mais peuvent aussi se situer sur les surfaces palatines.
La morphologie des fêlures, leur fréquence et leur localisation (types de dent) peuvent être expliquées par deux facteurs : les propriétés microstructurelles et micromécaniques de l’émail ; la quantité et la direction des forces qui agissent sur les dents. En effet, l’émail est une structure dure et cassante, composée de prismes d’émail et de cristaux d’hydroxyapatite englobés dans une matrice constituée de protéines et d’eau. Ces prismes sont disposés en rangées perpendiculaires à la surface de la dentine et s’étendent jusqu’à la surface de la dent. Les causes de ces fêlures sont principalement un traumatisme brutal ou répété (choc/accident physique ou thermique, prématurité dentaire, parafonction, piercing, dépose de brackets, etc.).
Un tiers des adultes ont subi un traumatisme dentaire (accident), la majorité de ces blessures se produisant avant l’âge de 19 ans [3]. Une étude portant sur les traumatismes des tissus durs dentaires fait apparaître que les types de traumatismes les plus fréquents sont la fracture de l’émail (59 %), les fêlures (16,3 %) ainsi que…