Oligodontie : les dimensions réduites de l’os alvéolaire représentent un challenge pour la réhabilitation

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°9 - 6 mars 2024 (page 16-21)
Information dentaire
L’oligodontie est une anomalie dentaire caractérisée par l’absence d’au moins six dents permanentes ou temporaires, due à un défaut de développement [1]. Les dents les plus fréquemment manquantes sont les secondes prémolaires mandibulaires et les incisives latérales maxillaires [2]. Cette anomalie, principalement d’origine génétique, peut se manifester uniquement au niveau buccal : on parle alors d’oligodontie isolée, ou être associée à des symptômes systémiques dans les cas d’oligodontie syndromique. Dans ces derniers cas, il est possible d’observer une atteinte des tissus d’origine ectodermique, telle que la peau, les ongles, les dents et les glandes sudoripares, comme dans les cas de dysplasie ectodermique [1, 3]. Une grande variété de gènes responsables de l’oligodontie a été identifiée, et le variant pathologique peut résulter d’une mutation de novo ou d’une transmission héréditaire. Les dents concernées par les agénésies dépendent du gène muté, et le schéma dentaire du patient offre des indices précieux pour le diagnostic génétique de l’oligodontie [4].

L’oligodontie a de lourdes conséquences fonctionnelles, au niveau de la mastication et de la phonation, mais aussi en termes esthétiques, sociaux et psychologiques. Il est alors important de les prendre en compte, car ces problèmes sont régulièrement associés à une autodépréciation et à des difficultés d’intégration, particulièrement chez les plus jeunes [5].

D’autres anomalies dentaires peuvent également être retrouvées chez les patients atteints : des anomalies de taille (microdontie) ou de forme (dents coniques) [1, 6]. Parmi les anomalies orales observées, on peut noter un défaut d’éruption des dents, une persistance des dents temporaires parfois associée à une infraclusion de ces dernières, et la présence de diastèmes [7]. De plus, de manière similaire à la résorption osseuse observée à la suite d’une avulsion dentaire, les dimensions osseuses chez le patient oligodonte sont souvent réduites [8].

Matériel et méthode

Pour évaluer le déficit osseux des patients atteints d’oligodontie, une étude rétrospective a récemment été menée par les auteurs.

Les CBCT de 53 patients atteints d’oligodontie (40 maxillaires, 32 mandibulaires) ont été analysés sur un logiciel de planification et d’analyse de tomographie, et comparés à ceux de 82 témoins (51 maxillaires, 31 mandibulaires). Sur chaque site dentaire, la hauteur osseuse a été évaluée et la distance entre le canal mandibulaire et le sommet de la crête a été mesurée. Enfin, l’épaisseur a été évaluée à 3, 6, 9 et 12 mm de profondeur.

Résultats et discussion

Une hauteur et une épaisseur osseuse réduites

Les dimensions osseuses des patients oligodontes sont constitutionnellement diminuées par rapport à celles des patients de la population générale. Dans les secteurs édentés, dus à l’agénésie pour les patients oligodontes et à la suite d’une avulsion chez le patient issu de la population générale, nous pouvons observer…

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