Dans une revue traitant de différents aspects de l’occlusion dentaire, il semble normal d’évoquer les modifications des morphologies dentaires au cours du temps, avec leurs conséquences sur les relations maxillo-mandibulaires. Le bruxisme est trop souvent incriminé dans l’altération des structures dentaires et, historiquement, a donné lieu à des diagnostics trop rapides et erronés qui ont conduit à des thérapeutiques simplement mécaniques et très invasives qui, certes, rétablissaient temporairement des rapports occlusaux fonctionnels, mais ne tenaient absolument pas compte des causes.
Ces traitements, limités à la seule analyse des dommages occlusaux, ont été pour la plupart suivis d’échecs pour leurs auteurs… et pour les patients. La prise en compte des aspects multiples des bruxismes du sommeil (BS) ou de l’éveil (BE) est indispensable pour envisager les traitements occlusaux avec leurs conséquences esthétique et fonctionnelle, et doit être étayée par la compréhension des étiologies des bruxismes.
Étiologies des bruxismes
Si l’étiologie du bruxisme n’est pas formellement identifiée, il y a cependant un consensus pour lui attribuer des causes multifactorielles [1]. Pendant longtemps, on a privilégié les facteurs occlusaux [2], pensant que les interférences occlusales jouaient le rôle de zone gâchette pour provoquer les diverses formes du bruxisme. Puis Rugh [3] a montré, en créant des interférences expérimentales, que le rôle des malocclusions dentaires était secondaire dans l’étiologie du bruxisme et que les corrections occlusales ne modifiaient pas les épisodes parafonctionnels.
Plus récemment, des études ont montré les mêmes pourcentages de bruxisme en présence ou en l’absence d’interférences occlusales [4].
Les facteurs anatomiques et morphologiques ont aussi souvent été avancés comme facteurs étiologiques du bruxisme du sommeil. En réalité, on ne trouve pas de corrélation…