Les lésions d’usure que nous rencontrons, en particulier chez les sujets jeunes, sont souvent de types érosifs. C’est la conjonction de cette érosion avec l’attrition physiologique qui entraînent une accélération du processus de destruction dentaire, l’ensemble pouvant être associé à des comportements parafonctionnels qui peuvent venir aggraver l’usure en question (1). Une prise en charge dans une approche médicalisée globale est incontournable afin de traiter les différentes étiologies.
État des connaissancesactuelles
Jusqu’il y a encore quelques années, ces jeunes patients « bénéficiaient » de perspectives de traitements sombres (gouttières, petites restaurations d’urgence en composite), soit réellement mutilantes (recours aux restaurations périphériques en vue de recréer l’esthétique et la fonction de ces patients avec le risque à court et moyen terme d’assister à des fractures des matériaux cosmétiques utilisés ou de la dent elle-même).
Le challenge que les praticiens ont entrepris de relever depuis quelques années est de taille : il faut impérativement reporter le plus tard possible les traitements invasifs afin d’éviter d’entamer le capital tissulaire de nos patients à moyen et long terme.
Ce type de raisonnement, est valable pour les jeunes patients, mais également pour les patients plus âgés.
À la fin des années 2000, de nouvelles perspectives furent proposées, modifiant de manière significative notre approche « classique » peu conservatrice du traitement des lésions d’usure (2-7).
Concernant l’usure, plusieurs classifications ont été proposées mais la plus pertinente permet d’adapter la nature et le design des restaurations à la perte tissulaire observée ; cette dernière appelée ACE par ses auteurs (8), devient un outil clinique pour le praticien afin de corréler le niveau de destruction tissulaire (important, moyen, faible) à un type de restauration spécifique dans…