L’adhésion n’est plus un concept ou une révolution ; elle est devenue depuis un certain temps une réalité du quotidien en dentisterie restauratrice et en prothèse fixée. Elle a fait l’objet de si nombreux articles ces vingt dernières années qu’en écrire un énième, à visée pédagogique et potentiellement intéressant, revêt d’une mission impossible. Nous pourrions certes rediscuter une nouvelle fois de la classification des adhésifs ou parler de la différence entre les composites nano-hybrides et nano-chargés, mais dépasseriez-vous ces quelques premières lignes sans passer à la lecture d’un autre article ou décocher votre téléphone pour scroller sur Instagram ?
La mission que nous nous sommes donnée au sein de l’Unité de Recherche en Biomatériaux Innovants et Interfaces, unité qui regroupe une vingtaine d’enseignants-chercheurs passionnés de biomatériaux, un ingénieur d’études, un assistant ingénieur et un technicien, est de mettre à profit nos casquettes respectives d’enseignants, chercheurs et cliniciens pour travailler à une meilleure pédagogie, mais surtout à une simplification des procédures cliniques, tout en les maintenant performantes. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls. Vous avez tous pu remarquer à quel point la dentisterie adhésive s’est popularisée et simplifiée ces dernières années sous l’impulsion des innovations de nos partenaires industriels. Cette simplification était le maillon manquant pour que la révolution adhésive se transpose du papier à la clinique pour le plus grand nombre.
Une question, associée à sa réponse détaillée résume bien l’état actuel de l’adhésion en chirurgie dentaire : « Sait-on mieux coller maintenant qu’il y a vingt ans ? ». La réponse à cette question est très probablement « non », ou alors avec des gains extrêmement marginaux. Cependant, ce qui était avant très opérateur dépendant, hasardeux ou nécessitait de nombreuses…