Résumé
La fertilité des femmes et la parodontite sont-elles liées ?
Un nombre croissant de preuves épidémiologiques et cliniques au cours des dernières années soutiennent une relation physiopathologique entre l’état parodontal et la fertilité. Chez les femmes, l’endométriose et le syndrome des ovaires polykistiques (SOPK) sont les principales causes d’infertilité et ont été associées aux maladies parodontales. Les stimulations hormonales proposées aux femmes dans le cadre d’un parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP) peuvent aussi impacter la pathogenèse des maladies parodontales. Par ailleurs, la parodontite non traitée pourrait contribuer à l’insulino-résistance et à l’inflammation chronique, caractéristiques du SOPK et de l’endométriose, limitant le fonctionnement ovarien et donc la fertilité en retour. L’objectif de cette mise au point est de présenter la littérature récente sur les relations entre les maladies parodontales et la fertilité pour éveiller l’intérêt du clinicien. Compte tenu du recours croissant à l’AMPdans notre société, ces problématiques nouvelles au carrefour de la santé orale et systémique des femmes méritent d’être mieux étudiées.
Les maladies parodontales
Des maladies fréquentes et traitables
Les maladies parodontales regroupent deux formes cliniques qui sont la gingivite, une inflammation réversible du tissu parodontal superficiel (la gencive), et la parodontite, une inflammation des tissus parodontaux profonds (ligament alvéolo-dentaire, cément et os alvéolaire). La parodontite est la 6e maladie chronique la plus fréquente au monde ; elle touche la santé de 45 à…